L'enquête menée, entre mai et juin 2009 auprès des enseignants de 400 collèges et lycées, par Georges Fotinos, ancien chargé de mission d'Inspection générale, et José Mario Horenstein, psychiatre à la Mutuelle Générale de l’Education Nationale et publiée en 2011, pose un diagnostic inquiétant sur l'état du syndrome d’épuisement professionnel, appelé plus communément "burn out", de nombreux enseignants. Cette enquête invite l'éducation nationale à mettre la qualité de vie au centre des projets d'établissement. Pas seulement pour le confort des enseignants, mais aussi pour l'efficacité du système éducatif ; il y a un lien direct entre le climat scolaire et la qualité des enseignements.
Dès 1974 le psychanalyste Herbert J. Freudenberger donne du «Burn out» une définition très imagée :
« En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte. »
Aujourd’hui, le « Burn out » est défini comme une maladie caractérisée par un ensemble de signes, de symptômes et de modifications du comportement en milieu professionnel. Le diagnostic de cet état de fatigue classe cette maladie dans la catégorie des risques psychosociaux professionnels et comme étant consécutive à l’exposition à un stress permanent et prolongé.
En France, pays par excellence des observatoires, des missions et des statistiques en tout genre, il n’en existe malheureusement pas d’officiels concernant cette maladie dans le monde enseignant. On peut lire ça et là dans les médias que 17% des agents de l’EN sont concernés, dont 9% des enseignants débutants, alors que le taux n'est que de 11% dans les autres professions, que 30% des enseignants souhaiteraient changer de métier et que cette maladie atteint aujourd’hui aussi les professeurs des écoles… Il est vrai que la médecine de prévention est quasi inexistante (un médecin pour 10 000 agents) pour les personnels du Ministère de l’Education National.
Les enseignants sont exposés à cette maladie par la confrontation entre les exigences de leur organisation du travail et leur fonctionnement personnel. Les facteurs essentiels de stress que révèle l’étude de terrain de Fotinos et Horenstein sont l'intensification des tâches, l’organisation chronophage, l'absence de reconnaissance, la violence à l'école, l'hétérogénéité des classes et le décalage, voire le fossé qui se creuse au fil des ans entre ce qui est demandé et ce qui est réalisable sur le terrain. Cette perte de repères de l'enseignant d'aujourd'hui et ce conflit de valeurs entre vouloir bien faire son travail et l'application des textes des instances supérieures entraînent au quotidien une insatisfaction permanente, une estime de soi altérée, et peut altérer son image jusqu'à créer un épuisement.
Comment en traiter les causes à l’Ecole ?
En invitant tout d’abord les Ministres de l’éducation nationale successifs à cesser de vouloir à tout prix laisser leur «empreinte» en revenant systématiquement sur ce que leur prédécesseur avait tenté de mettre en place – la «cacophonie » actuelle sur les rythmes scolaires en est la preuve flagrante - A force de vouloir réformer pour réformer, à force de vouloir changer les programmes, à force de vouloir modifier le fonctionnement de l’Ecole et le statut de ceux qui la font vivre, et d’ajouter de pseudo matières, enseignants, élèves et parents ne savent plus où ils en sont !
Ce que nous préconisons, c’est un retour aux fondamentaux d’une Ecole exigeante qui transmet des savoirs riches et adaptés à la diversité dans la rigueur d’une discipline intelligente des comportements, des conditions psychologiques au travail, un pas vers le bien-être, ce sont là des préalables essentiels à des actions efficaces, et l’arrêt des gâchis maintes fois constatés sur le terrain.
Cela exige le retour du respect, des respects sociaux, culturels, financiers, professionnels que la société doit aux enseignants mais aussi, et surtout, la mise en place d’une véritable médecine de prévention.
Jean-Claude HALTER
Secrétaire Général
Dès 1974 le psychanalyste Herbert J. Freudenberger donne du «Burn out» une définition très imagée :
« En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte. »
Aujourd’hui, le « Burn out » est défini comme une maladie caractérisée par un ensemble de signes, de symptômes et de modifications du comportement en milieu professionnel. Le diagnostic de cet état de fatigue classe cette maladie dans la catégorie des risques psychosociaux professionnels et comme étant consécutive à l’exposition à un stress permanent et prolongé.
En France, pays par excellence des observatoires, des missions et des statistiques en tout genre, il n’en existe malheureusement pas d’officiels concernant cette maladie dans le monde enseignant. On peut lire ça et là dans les médias que 17% des agents de l’EN sont concernés, dont 9% des enseignants débutants, alors que le taux n'est que de 11% dans les autres professions, que 30% des enseignants souhaiteraient changer de métier et que cette maladie atteint aujourd’hui aussi les professeurs des écoles… Il est vrai que la médecine de prévention est quasi inexistante (un médecin pour 10 000 agents) pour les personnels du Ministère de l’Education National.
Les enseignants sont exposés à cette maladie par la confrontation entre les exigences de leur organisation du travail et leur fonctionnement personnel. Les facteurs essentiels de stress que révèle l’étude de terrain de Fotinos et Horenstein sont l'intensification des tâches, l’organisation chronophage, l'absence de reconnaissance, la violence à l'école, l'hétérogénéité des classes et le décalage, voire le fossé qui se creuse au fil des ans entre ce qui est demandé et ce qui est réalisable sur le terrain. Cette perte de repères de l'enseignant d'aujourd'hui et ce conflit de valeurs entre vouloir bien faire son travail et l'application des textes des instances supérieures entraînent au quotidien une insatisfaction permanente, une estime de soi altérée, et peut altérer son image jusqu'à créer un épuisement.
Comment en traiter les causes à l’Ecole ?
En invitant tout d’abord les Ministres de l’éducation nationale successifs à cesser de vouloir à tout prix laisser leur «empreinte» en revenant systématiquement sur ce que leur prédécesseur avait tenté de mettre en place – la «cacophonie » actuelle sur les rythmes scolaires en est la preuve flagrante - A force de vouloir réformer pour réformer, à force de vouloir changer les programmes, à force de vouloir modifier le fonctionnement de l’Ecole et le statut de ceux qui la font vivre, et d’ajouter de pseudo matières, enseignants, élèves et parents ne savent plus où ils en sont !
Ce que nous préconisons, c’est un retour aux fondamentaux d’une Ecole exigeante qui transmet des savoirs riches et adaptés à la diversité dans la rigueur d’une discipline intelligente des comportements, des conditions psychologiques au travail, un pas vers le bien-être, ce sont là des préalables essentiels à des actions efficaces, et l’arrêt des gâchis maintes fois constatés sur le terrain.
Cela exige le retour du respect, des respects sociaux, culturels, financiers, professionnels que la société doit aux enseignants mais aussi, et surtout, la mise en place d’une véritable médecine de prévention.
Jean-Claude HALTER
Secrétaire Général